Quelle est ta profession et en quoi consiste-t-elle ?
Je suis policier municipal, je suis régi par l’article 21 du code de procédure pénale, c'est-à-dire que je dois seconder les OPJ dans l’exercice de leur fonction, je suis aussi régi par le Maire qui est mon supérieur hiérarchique direct au niveau des arrêtés que je dois faire appliquer, enfin de tout ce qui se passe dans la ville, les stationnements, les écoles, l’environnement qui est très important à Saint-Laurent, c’est assez vaste.
Peux tu nous expliquer comment tu es devenu policier municipal ?
Je suis devenu policier municipal par un concours le 25 avril 1980. Auparavant, je travaillais au service technique de Saint-Laurent depuis 1972, par la suite ayant réussis au concours j’ai intégré la police municipale.
Nous étions 4 agents, Monsieur AGELAS retraité, Monsieur AGOSTI qui était le responsable du service, monsieur DUPLESSIS et moi-même. Par la suite, nous avons dû recruter des agents féminins afin d’assurer la circulation.
Quel est l’aspect de ton métier que tu préfères ?
J’aime beaucoup les interventions sur la voie publique en ce qui concerne le marché, les squatts. Nous sommes un service de prévention et parfois il faut vraiment de la répression sur la voie publique, sans quoi il n’y a pas de résultats. J’aime être en contact avec les gens, les risques je mets ça de côté, je les affronte.
Depuis tes débuts dans la police municipale, il y a-t-il eu une évolution ?
Je pourrais dire que oui, par rapport à mes débuts où l’effectif était réduit, nous sommes en tout 14 agents, plus 6 agents en CIA qui nous aident énormément dans le domaine de la circulation aux abords des écoles.
Nous n’étions que 4 agents au début et en ce temps-là nous étions aidés par des agents qui travaillaient dans les écoles, qui faisaient la circulation. Avec le peu de moyens qu’on avait, la population n’étant pas en plein essor comme maintenant, on pouvait faire face à tout.
Je peux dire que nous avons de bonnes relations, nous sommes très proches de la population de Saint-Laurent. Il arrive que nous ayons des informations assez vite lorsqu’il se passe quelque chose dans la ville, peut être parce que la population ne peut le dire facilement aux gendarmes ou aux policiers de la PAF, et qu’elle peut nous parler avec plus de facilité . Autrement, dans l’ensemble tout se passe bien. Maintenant la population a compris parce qu’ avant, lorsqu’on faisait des opérations sur le marché, on était très critiqué. Je pense que la population de Saint-Laurent a pris conscience, il y a quelques personnes qui ne veulent rien entendre mais je pense que la majorité des gens ont pris conscience de ce qui se passe à Saint-Laurent, je parle des gens installés un peu partout pour vendre, chez qui les gens achètent, nous sommes critiqués malgré tout, on n’arrivera jamais à régler ce problème si la population de Saint-Laurent ne fait pas un geste. Ceux dont on pense qu’ils n’achètent pas, ce sont eux qui le font.
Selon moi, je pense qu’ils me trouvent trop dur et je crois que c’est de cette façon qu’il faut s’y prendre pour que les choses aillent dans le bon sens.
Conseillerais-tu à un jeune de choisir ce métier ?
C’est un bon métier mais si un jeune de Saint-Laurent veut faire ce métier, je lui conseillerais d’aller dans une autre commune, ailleurs il sera mieux parce qu’il y a trop de familiarité.
Es-tu satisfait des conditions de travail actuelles à la police municipale de Saint-Laurent ?
Oui, parce que nous sommes en effectif réduit, en principe, il faut 2 policiers pour une population de 1000 personnes et nous sommes peut être30000 ici et avec le peu de moyens que nous avons. Nous avons été dotés de 4 véhicules, ce qui nous aide énormément afin d’accomplir nos missions.
Ce que j’aurais souhaité, c’est de voir la construction d’un poste de police à Saint-Laurent, parce que nous sommes à l’étroit ici, mais ce n’est pas quelque chose qui se fera dans l’immédiat.
As-tu des projets professionnels ?
Je n’en vois pas, mais je suis en fin de carrière. Quand ça sera terminé, je partirai et par la suite je verrai ce que je ferai ailleurs.
Penses-tu avoir accompli ta mission ?
Je peux dire que je me suis beaucoup investi, même assez souvent à mort, mais sans obtenir ce que j’attends de la population en retour, et je vois mal la population de Saint-Laurent changer en moins de deux ! Au contraire, c’est plutôt dans le mauvais sens ! Cela est dû aux frontières, il y a l’apport de pas mal d’étrangers qui modifient nos mœurs et nous aussi nous rentrons dedans. Ça se passe un peu partout dans le monde mais nous sommes presque 30000 habitants et lorsqu’on sera 40000, je ne sais pas ce que sera Saint-Laurent.
En dehors de mon métier, je fais beaucoup de sport pour le maintien du corps, autrement je fais de la lecture et je suis souvent en déplacement.
On sait que tu jouais au football avant…
Je n’ai plus le temps par rapport à l’âge, donc je préfère le maintien du corps. Et encore, c’est quand j’ai le temps, je ne peux plus jouer au football comme avant !
A la fin de ta carrière penses-tu t’investir dans une structure associative ?
Je pense que oui, ou autre chose, mais pas à Saint-Laurent, je veux partir, j’ai fait tant d’années à Saint-Laurent, je ne me vois plus rester ici.
Quel message voudrais-tu transmettre à la population ?
Je dirais à population de Saint-Laurent de nous aider, parce que par rapport à ce que je constate, ce n’est pas ça du tout ! Lors des interventions que nous faisons, nous sommes critiqués et ce jusqu’à aujourd’hui. Pourtant, ce que nous faisons, c’est pour la population de Saint-Laurent, quelques fois même nous sommes en difficulté et en retour on n’a rien, c’est le métier qui est comme ça, tout comme les gendarmes, la douane et les policiers de la PAF.