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'Vers une Guyane nouvelle': 48 ans après!

Universitaire engagé, professeur de renom et remarquable homme politique antillo-guyanais, Bertène JUMINER (1927-2003), auteur de nombreux ouvrages dont La Fraction seconde (1990) a consacré une large partie de sa vie à penser et à agir pour sa Guyane natale.
En novembre 1960, il publie dans le journal local de l'époque connu sous le nom Conscience Guyanaise un article intitulé "Vers une Guyane nouvelle" où il manifeste son espoir et sa grande ambition pour notre Guyane en établissant une feuille de route qu'il pense être salvatrice.

Qu'en est-il 48 ans après la publication de cet article et 5 ans après la disparition de l'illustre Bertène JUMINER qui a laissé son nom au premier lycée de Saint-Laurent du Maroni?



'Vers une Guyane nouvelle': 48 ans après!
En 1960, Bertène JUMINER évoquait la Guyane en ces termes:

"Malgré 356 ans de domination euro­péenne, la Guyane est sans doute l’un des pays les plus arriérés de ce vaste groupe humain dénommé le tiers-mon­de qui constitue le 3/4 de la planète. Depuis la dernière guerre mondiale, les peuples colonisés ont entrepris une dure croisade pour la reconquête de leur dignité et rien, hormis un suicide universel par une guerre nucléaire, ne pourra stopper ce mouvement. De tou­te évidence, ce suicide collectif ne sau­rait nous effrayer puisque, ne possé­dant rien, nous n’avons rien à perdre.

Ceci dit, nous restons persuadés que notre décolonisation doit se produire sans heurt et dans l’amitié, comme c’est le cas pour les pays d’Afrique Noire, anciennement colonies de la France.

Dans une récente et brève analyse, nous avons indiqué une option évolu­tive applicable à la Guyane Autono­mie de gestion pouvant déboucher ulté­rieurement sur un panguyanisme cons­tructeur. A la base de tout cela il y a un facteur essentiel la fin de nos dis­cordes. Naguère, nous avons, ici même, violemment, et, nous l’espérons, claire­ment, stigmatisé les dangers de cette désunion scandaleuse qui ne peut qu’encourager un resserrement du car­can colonialiste « Voyez comme ils s ‘entredéchirent, disent nos maîtres quel chaos ce serait si nous n’étions pas là ».

Il semble que les Guyanais, quel que soit leur horizon politique, aient com­pris peu à peu l’intérêt qu’ils auraient à lutter de concert, car pour eux l’al­ternative est grave: se sauver tous ensemble ou pas du tout.

L’idée de l’autonomie de gestion fait son chemin, et cette autonomie vien­dra tôt ou tard. Il faut, dès maintenant jeter les bases d’une doctrine ou d’un programme pour plus tard.

Une fois le stade national autonome atteint, il conviendra de reconsidérer la structure même du pays afin de bien asseoir l’autonomie et la rendre dynamique. Il ne saurait être question de replâtrer l’échafaudage mis en pla­ce pour répondre aux convenances co­loniales. Depuis toujours, notre pays a été conçu comme un « comptoir » avec des agglomérations côtières par où s‘é­coulent nos matières premières, et arri­vent d’Europe des administrateurs et des produits manufacturés.

Nous avons demandé à cor et à cris une décentralisation-déconcentration par rapport à la France. N’est-il pas vrai que l’évolution de la Guyane im­plique cette même déconcentration-dé­centralisation par rapport à Cayenne ? Notre pays est une sorte de Brésil en réduction. Qu’ont fait les Brésiliens pour promouvoir l’expansion de leur pays à l’échelle moderne ? Ils ont cons­truit une nouvelle capitale en pleine forêt amazonienne et le monde entier applaudit à cette initiative à la fois révolutionnaire et pleine de promesses.

Notre voie est ainsi tracée la pro­motion de la Guyane autonome re­quiert un nouveau découpage et la construction d’une capitale nouvelle située dans l’intérieur. Saül semble être le meilleur emplacement sa position géographique est centrale, et il existe déjà un embryon de route assurant la liaison avec Cayenne.

Les conséquences administratives, économiques et sociales de cette con­ception de la Guyane sont considéra­bles.

Cinq régions administratives, se li­vrant à une émulation fructueuse, se­raient à créer

· L’Approuague, avec pour chef-lieu Cayenne. Allant de l’Oyapock à la rivière de Cayenne, à l’Orapu et au haut-Approuague, elle serait limitée au Sud par le Camopi.

· Le Sinnamary, avec pour chef­-lieu Sinnamary, région centrale s’ados­sant à la région précédente et allant jusqu’à Iracoubo et la Haute-Mana. Elle comprendrait aussi Saül la capi­tale administrative.

· Le Maroni, avec pour chef-lieu St-Laurent, limité au Sud par le fleuve Iniini.

· Les deux régions intérieures mé­ridionales seraient à l’Est le Camopi avec pour chef-lieu Camopi ; à l’Ouest l’Inini avec pour chef-lieu Maripa­soula.

Sur le plan économique, l’on se trou­verait dans l’obligation de construire un réseau routier entre les différentes régions et naturellement les exploi­tations agricoles et forestières ou mi­nières se fixeraient le long de ce réseau. A ce propos il n’est pas superflu de signaler que les minerais suivants ont été inventoriés en Guyane: or, bauxite, colombo-tantalite, fer, dia­mant, chrome, nickel, molybdène, ma­gnésium, mica, etc.

Les ports trouveraient leur vocation réelle: Cayenne pour le négoce, la pêche, les transactions boursières et commerciales ; Kaw serait le débou­ché d’un complexe minier et indus­triel ; Saint-Laurent se spécialiserait dans le bois et les produits agricoles.

Sur le plan démographique, il s’en­suivrait une sérieuse relance. En rai­son du renouveau économique et des perspectives de rentabilité, l’immigra­tion deviendrait florissante. Dépositai­res de responsabilités politiques et ad­ministratives, conscients de la viabili­té économique, les Guyanais ne songe­raient plus à devenir des fuyards. Car on le sait, un homme concerné par la gestion de son pays ne s’expatrie pas de même qu’un immigrant, mis en con­fiance par les structures d’un pays, y reste.

Il va sans dire qu’une ère de sacri­fices et d’austérité devra préluder à cette prospérité dont nous, rêvons pour la Guyane. Ici, rien n'est simple, tout est à créer et tout se tient. Mais nous sommes prêts à faire ces sacrifices, à subir cette austérité, tout comme le font et la subissent, en ce moment mê­me, les élites et les masses des pays africains fraîchement promus à l’auto­nomie. Maintenant, la parole est à l’au­torité française qui doit s’interroger afin de savoir si, enfin, elle se décidera à nous faire confiance ou bien si elle continuera à nous attribuer des arrière­-pensées mauvaises et à nous punir par anticipation en nous écartant systématiquement des affaires publiques."





Cet article pose, on le voit, la question du statut de la Guyane et prône explicitement son autonomie. La Guyane n'est certes plus une colonie depuis 1946 -date où elle obtient le statut de département- mais elle n'est pas autonome pour autant. Elle est en effet dépendante à de nombreux égards de la France hexagonale, ancienne métropole et depuis quelques années de l'Union Européenne (UE).

Nos élus locaux se posent de plus en plus la question du changement statutaire de la Guyane. Et pour cause; il semblerait, si l'on considère l'article de Bertène JUMINER, que ce soit la condition sine qua none, littéralement "sans quoi non/sans quoi rien" d'une évolution marquée et assumée de la Guyane.

Si la Guyane n'est toujours pas autonome, on ne peut nier que l'Etat au travers de la décentralisation lui a confié depuis, de nombreuses tâches et autres responsabilités lui permettant de prouver ce dont elle aurait été capable si elle avait été autonome voire même indépendante. Le constat est alarmant. Et c'est là où l'on s'en rend compte, qu'aucun (ou presque) des conseils prodigués par Bertène JUMINER n'a été suivi ni même considéré. La feuille de route ainsi dressée a été oubliée et rangée pour ainsi dire, dans les tiroirs.

Il est plus qu'impératif aujourd'hui de la sortir et de la considérer avec sérieux et gravité tant la situation actuelle est inquiétante.
Force est de constater en effet que la "Guyane nouvelle" souhaitée et pensée par Bertène JUMINER est loin d'être celle que nous connaissons aujourd'hui.

La Guyane actuelle est toujours, à mon sens, un des pays les plus arriérés du Tiers-Monde. Sans les aides diverses provenant de la France hexagonale et de l'Union Européenne, la Guyane ne serait rien ou presque et ne figurerait absolument pas au rang des "pays du Nord", c'est-à-dire au rang des pays riches et développés comme elle le fait actuellement en tant que département français (et région française). De nombreux Guyanais ne continuent-ils d'ailleurs pas à condidérer la France hexagonale comme la "métropole". C'est là le signe manifeste, inconscient peut-être mais inquiétant de la persistance et de la persévérance chez eux d'un sentiment de dépendance vis à vis de la "mère patrie".

Il était question dans l'article de Bertène JUMINER de "se sauver tous ensemble ou pas dutout". Si le mouvement récent de contestation contre le prix des carburants a montré que les Guyanais étaient capables de s'unir et de se mobiliser autour et pour une cause commune, il semble que cela ne soit que ponctuel. Car en effet, en Guyane, personne ne l'ignore, c'est chacun pour soi. Et quand on voit l'autre réussir mieux que soi-même on fait tout pour l'en empêcher et le maintenir au même niveau que nous, voire plus bas.
Ainsi, à l'opposé des Martiniquais et/ou des Guadeloupéens (pour ne prendre que ces deux seuls exemples), les Guyanais ne sont pas encore capables de s'aider les uns les autres, de s'entraider et refusent de s'inscrire dans un groupe commun et solidaire animé par le sentiment de "Guyanité".

De même, Bertène JUMINER parlait dans son article d'une "déconcentration-décentralisation" interne vis à vis de Cayenne. Y sommes-nous parvenus? Manifestement non et nous semblons tenir à notre jacobinisme à la guyanaise. Cayenne est plus que jamais le centre de la Guyane, le centre névralgique, autour duquel tout tourne et où tout se décide ou presque.

J'aurais pu aussi dire "à quoi tout mène et qui mène à tout", cependant là encore surgit un problème auquel Bertène JUMINER avait pourtant proposé une solution: l'enclavement. La Guyane malgré les efforts de nos élus locaux est enclavée. Et la ville de Saül, centre géographique de la Guyane que Bertène JUMINER aurait aimé voir "capitale" à l'instar de Brasilia au Brésil est plus que jamais isolée et oubliée. Certes, on y a construit une boulangerie-cafétéria de façon à y créer un certain dynamisme, cependant, la ville de Saül reste très difficile d'accès comme coupée du reste de la Guyane. On est loin de la capitale imaginée par Bertène JUMINER, véritable centre de la Guyane, plaque tournante qui permettrait des échanges multiples et facilités entre les différentes régions administratives imaginées.

Sur le plan démographique, Bertène JUMINER n'avait pas tort. L'immigration et par là même la démographie ont explosé en Guyane. Nos dirigeants n'ont malheureusement pas été capables d'anticiper ce phénomène. Et il n'est pas profitable aujourd'hui à la Guyane dans ce contexte d'incompétence et encore moins aux Guyanais, ce qui fait que le dynamisme, l'émulation et l'interaction qui auraient du être engendrés, ne l'ont pas été. Aujourd'hui, il est davatange d'actualité de rechercher une solution efficace pour limiter au plus vite cette immigration qui est devenue au fil des années un fléau incontrolable qui maintient un réel climat de tension entre les ethnies présentes sur le département.

La "prospérité" rêvée par Bertène JUMINER pour la Guyane au prix d'une "ère de sacrifices et d'austérité" est actuellement inexistante et ne risque pas de voir le jour si nos élus locaux ne se mettent pas sérieusement au travail et continuent d'ignorer ce discours éminemment salvateur. Il est temps de laisser place à ladite ère de sacrifices et d'austérité qui nous conduira à la prospérité.

Je le souhaite aujourd'hui.


Vendredi 12 Décembre 2008
Jonathan CHELIM

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Vos commentaires

1.Posté par delsi le 17/12/2008 00:05
Je reve !!!
Cet UMPiste déclaré se prend pour Bertene Juminer. Et nous fait le coup de de se faire passer pour un intellectuel ; ie "qui produit de la pensée".

Cet umpiste qui n'arrete pas de nous abreuver de ses copier/coller insipides et réactionnaires ose se réclamer de Bertène Juminer.

Au moins Bertene écrivait et pensait lui même ses articles, ses romans, ses pièces de théâtre à l'âge de cet UMPiste déclaré aujourd'hui.
Notons que Bertène n'avait rien à voir ni à faire avec la droite la plus conne du monde.

Bref, ne pas confondre un simple et insipide commentaire de texte de cet umpiste avec une pensée éclairée telle que nous la livrait le progressiste Bertène Juminer.

Honte aux thuriféraires qui veulent se faire passer pour des intellectuels guyanais qu'ils ne sont pas.

2.Posté par marianne le 17/12/2008 05:28
BRAVO POUR CE MAGNIFIQUE ARTICLE JONATHAN!!!
C'EST VRAI QUE BERTENE JUMINER ETAIT UN GRAND HOMME, ON A ENCORE TENDANCE A TROP L'OUBLIER!!!
CA ME FAIT PLAISIR DE VOIR QUE DES GENS DE TA GENERATION PRENNENT CE PERSONNAGE POUR EXEMPLE!!!
BRAVO, VRAIMENT!!!

3.Posté par henri le 26/12/2008 15:19
félicitations pour ce brillant article Jonathan Chelim
je ne te connais pas mais j'ai souvent entendu parler de toi à Saint-Laurent
bonne continuation dans tes études!!!!

4.Posté par Nous Aussi le 03/01/2009 20:44
Dommage que le message de Lunès ait été effacé (Bonne année !) et le forum supprimé car l'ère d'austérité et de sacrifices nous l'avons déjà vécue il n'y a pas si longtemps et tu étais le premier à condamner le récent mouvement social !

Maintenant tu affirmes le contraire... girouette !!!

5.Posté par Gary Bapeuloula le 02/02/2009 00:25
Pas terrible, les pensées sous cellophane de Jonathan et ses écrits sous du papier carbone...

6.Posté par Bérénice le 02/02/2009 11:31
Je ne peux que me joindre aux autres pour te féliciter Jonathan. Là où tu as le plus raison c'est quand tu parles du sentiment de dépendance et d'infériorité qui subsiste chez les Guyanais. Je l'ai moi aussi constaté. Bravo pour ta lucidité en tous cas!

7.Posté par Jahson le 09/06/2012 23:16
Hé voisin dis moi pourquoi tu coures si vite ?
Ne vois-tu pas que dehors ça se complique ?
La population a pris le plaisir du risque.
Les jeunes n'ont plus le statut de novice.
L'humanité est pure et l'humain la détruit:
Pardonne toutes mes erreurs si je crois au paradis!
Mon peuple oublie l'effet béni d'un crépuscule.
Armés de connaissances et culturés nous ne pouvons reculer.

8.Posté par Jahson le 09/06/2012 23:19
Marre de ce monde qui oublie que la terre est ronde,
Donne moi l'envie de résister et sans céder aux cris des bombes.
La société survit sur un passé de colonie,
et oublie les chaînes qui sèment encore tant de mépris.
Marre de ce système où soit tu marches soit tu crèves?
Soit.

9.Posté par Jahson le 09/06/2012 23:21
Libérés, puis étudiés, relaxés, et de temps en temps alités,
ils paraissent grands
car nous sommes tous à genoux
À quoi ça sert.

10.Posté par Jahson le 09/06/2012 23:22
Alors ouvre les yeux et vois autour, tu vois!
une vérité de couleur et de frères et de soeurs!
pourquoi tant de rancoeur?
pour une frontière où nos enfants sont tous reliés?

11.Posté par Jahson le 09/06/2012 23:23
Ca fait un pour les miens
Deux pour les tiens
garde le trois si tout va bien
soit généreux fais le pour rien
car le faible, car le pauvre ont droit au lendemain.

12.Posté par Jahson le 09/06/2012 23:25
Un petit âne aux sabots non fourchus
Une poule au velours de ses plumes
Un coq qui chaque matin bât la mesure
Un bon fermier qui partage et assure
Un tracteur laissé de coté
L'image de travailler la terre comme un esclave a assez duré
Respectons la avec respect!
Pas de tracteur, pas de pétrole,
Voyez comment la crise fait peur.

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