En effet, les magistrats exercent en toute impunité leur irresponsabilité institutionnelle, inhérente à leur fonction, au sein de la Responsabilité (ou de l’Infaillibilité) du Système.
La litanie d’une honorable conseillère référendaire à la Cour de Cassation rappelant les truismes de la déontologie valait son pesant de solidarité corporatiste et de langue de bois.
Tel autre magistrat d évoquer l’incapacité de clairvoyance du système, le concept archaïque de la charge suffisante, une sémantique inappropriée (!), des interrogations, des approximations, des raisons de procédure, le côté artificiel du débat dans le bureau du J.D.L etc…, etc…
Par ailleurs, les gardiens zélés des mécanismes glacés de l’alchimie judiciaire de crier au lynchage médiatique d’un juge qui, à l’évidence, est l’irréprochable parangon d’une justice de proximité. Ils disent leur trouble et leur émotion devant la souffrance de ce juge cloué au pilori et soumis scandaleusement à l’odieuse inquisition d’une commission de parlementaires qui s’érige en tribunal, portant ainsi atteinte à l’institutionnelle indépendance des juges.
Mais que sont donc les souffrances vécues naguère par les acquittés d’aujourd’hui à côté de celle du juge ? Celle-ci n’est pas de la roupie de sansonnet.
Celles-là ?!?!…
Pas un instant, les serviteurs et défenseurs impavides d’un des fondements essentiels de l’Etat (le corps judiciaire) ne sont atteints par le doute.
Croupissent des innocents dans l’ergastule pourvu que le pouvoir des magistrats, que leur infaillibilité ne soient pas remis en cause, même lorsque le Serviteur de la loi renvoie aux assises un justiciable accusé du viol d’un enfant qui n’était pas né à la date à laquelle on lui rapprochait les faits incriminés.
Toutes les contorsions qui précèdent ont pour objectif d’amener les membres de la commission d’enquête parlementaire à mettre de l’eau dans leurs conclusions et éventuellement leurs propositions de … réformes.
N’a – t-on pas coutume de dire que le meilleur moyen d’enterrer un problème qui pose problème, c’est de créer une commission d’enquête pour l’examiner ?
Sera-ce encore le cas ?
Pour en terminer, les acquittées d’Outreau ne devraient-ils pas présenter des excuses au corps judiciaire, pour avoir, par leurs acquittements intempestifs, troublé son image d’impartialité et de rigueur ?
Ne devraient-ils pas, en outre, s’organiser en association, pour dénoncer
le traitement malveillant que des parlementaires ont infligé à leur ancien accusateur ?
Ils rasséréneraient ainsi ce magistrat qui s’esclaffait : « Nous sommes tous des juges Burgaud » !
Imaginons un Outreau, hors Hexagone, sous l’Equateur, où sous l’effet du climat, la déontologie se dilate !!! Ça jette un froid.