Bonjour ! Le métier d'infirmière-puéricultrice consiste à promouvoir, maintenir, restaurer la santé de l'enfant dans la famille et les différentes structures d'accueil, et à répondre aux besoins de l'enfant par les soins, l'éducation, la relation et par les activités d'éveil.
Comment le devient-on ?
Pour devenir puéricultrice, on doit déjà être infirmière ou sage -femme et avoir suivi une année de formation spécialisée dans le domaine des soins de l'enfant dans une école de puéricultrice agrée par le ministère de la santé. Depuis peu ,cette école existe en Guadeloupe.
Pourquoi as-tu choisi ce métier ?
C'est un choix que j'ai fait durant mes études d'infirmière. Lors de mes stages en pédiatrie, en école maternelle, je me sentais bien avec les enfants. J'étais très à l'aise avec eux, j'avais un contact différent de celui de l'adulte ; un contact qui renforçait l'idée que j'avais en tête : être puéricultrice!!
Un an après l'obtention de mon diplôme d'état d'infirmière, je suis partie en France Métropolitaine, pour y effectuer ma spécialité,car ,à l'époque, on exigeait une année d'expérience professionnelle pour pouvoir se présenter au concours.
Parfaitement! car ayant travaillé dans le secteur hospitalier et extra hospitalier, j'ai vu les différentes facettes de cette profession. En fait, quel que soit l'endroit où j'ai exercé, mon objectif a toujours été le même: toujours travailler dans l'intérêt de l'enfant.
Une puéricultrice à l’hôpital exerce-t-elle le même métier qu’une puéricultrice de PMI ?
Les fonctions de la puéricultrice diffèrent selon l'endroit où elle exerce. Néanmoins, elle travaillera toujours avec une équipe pluridisciplinaire (médecin, infirmières, auxiliaire de puériculture, sage-femme, parents, éducateurs de jeunes enfants, assistantes sociales...)
A l'hôpital, la puéricultrice est, beaucoup plus, une technicienne: elle soigne, surveille les enfants, conseille,informe les parents,prépare la rentrée des enfants à leur domicile. Elle peut aussi prendre en charge la surveillance du service de pédiatrie si elle possède le diplôme de cadre de santé.
En PMI, endroit où j'exerce actuellement, je fais partie d'une équipe composée d'un médecin d'une sage -femme, de 3 infirmières, de 2 auxiliaires de soins, d'une secrétaire médicale, et de 2 techniciennes de surface.
Étant la seule puéricultrice du centre, je suis affectée sur tout le secteur de St-Laurent et ses environs.
J'effectue très souvent des déplacements pour me rendre dans des familles. Je travaille en réseau avec de nombreux partenaires pour traiter efficacement les situations.
En PMI, je joue le rôle de prévention, de protection, et d'éducation auprès des familles. J'accomplis différentes tâches pour promouvoir la santé et le bon développement des l'enfant 0 à 6 ans.
Deux fois par semaine, je participe aux consultations de nourrissons avec le médecin, conseille les parents sur le plan diététique, éducatif et autre.
Suite à ces dernières, ou lorsque l'hôpital me signale des enfants il m'arrive de partir en visite à domicile, et ceci 2 ou 3 fois par semaines.
Je m'associe aux séances de vaccinations. J'assure le suivi des assistantes maternelles, je fais des enquêtes dans le cadre des demandes d'agrément, adhère aux réunions d'information concernant ce métier. En école maternelle, j'organise et réalise les bilans de santé avec le médecin.
Je rédige des signalements pour protéger les enfants contre les négligences ou toutes formes de maltraitance et, prends part aux commissions d'évaluation organisée par l'aide sociale à l'enfance. J'encadre aussi les stagiaires présents au centre.
Je préfère travailler en PMI car je suis sur le terrain, en face d'une réalité, dans la famille. La prise de décision est objective, collégiale car j'exerce en partenariat.
Quelles sont les difficultés du travail en PMI ?
En PMI, je rencontre des difficultés linguistiques et des difficultés liées à la culture, car la population qui fréquente ce centre est mobile et a diverse origine. D'où un retentissement sur les conseils,les informations donnés qui ne sont pas pris en considération ;les rendez- vous pour une consultation ou pour une vaccination qui ne sont pas honorées. Le suivi et la surveillance restent irréguliers malgré moi.
Beaucoup de jeunes aimeraient devenir puéricultrices, quelles sont les qualités nécessaires pour exercer ce métier ?
Pour exercer ce métier, il faut aimer les enfants, aimer jouer avec eux, être patient(e) ,accepter la différence, le handicap, aimer la communication et la relation.
Est-ce, à ton avis, un métier d’avenir ?
Logiquement, ça devrait être un métier d'avenir car c'est une profession qui est en rapport direct avec l'enfant,la natalité. Les puéricultrices en place, ont déjà un certain âge et la relève ne se fait pas sentir, à mon grand regret d'ailleurs !
Si je prends en considération la population avec laquelle je travaille, je trouve qu'il n'y a pas eu de grande évolution ,dans la relation mère -enfant.
A mes yeux, les mamans ont encore du mal à considérer que leur bébé est une personne qui peut s'exprimer à sa manière. Quand je leur dis:"parlez à votre enfant, félicitez- le car il a grossi", elles me jettent un coup d'œil, je dirais même qu'il est un peu moqueur, et éclatent de rire!!!!!
Je pense que la relation mère -enfant évoluera, si il y a une meilleure prise en compte de l'enfant en tant que personne.
Tu exerces une profession riche en émotions, quel est ton plus beau souvenir?
Vers les années 91/92 j'attendais ma fille et, le problème de garde se posait à mes yeux. La réouverture de la créche était en pourparlers mais je l'ignorais. Un jour, une personne se présenta à moi, me demanda si je voulais participer à cette action, et assurer la direction.
Après une réflexion rapide ,et avec l'autorisation de ma hiérarchie de l'époque ,j'ai répondu favorablement à cette offre.
J'ai assuré la direction bénévolement durant plus d'un an, en attendant le recrutement de la future responsable.
Après, j'ai appris que mon geste avait fait bien des heureux dans la population ! (A moi aussi d'ailleurs!!! ). Cette période qui était faste nous a amenés à signer le premier contrat "petite enfance" de la Guyane
En début de carrière ,comme cela arrive ,si souvent, aux jeunes professionnelles, je m'étais attachée à un enfant prématuré ,que j'avais eu l'occasion de prendre dès son arrivée ,dans mon service,et ceci pendant plus d'un mois.
A mon retour de congé, j'apprends qu'il est d'un autre monde. J'étais bouleversée , très mal, en voyant cette couveuse vide. J'ai mis du temps à m'en remettre.
Professionnellement, si tu avais la possibilité de voir exaucer un vœu, quel serait-il ?
Mon vœu serait qu'il y ait un peu plus de jeunes qui choisissent ce métier et qu'il y ait davantage de structures d'accueil pour enfants de moins de 6 ans dans ma commune.