
Né à Saint Laurent du Maroni, Génobri est devenu parisien à 16 ans. De ses premiers concerts dans les années 80, des influences RnB de Boys to men ou des concours de la FNAC dans les années 90, il lui reste l’histoire de multiples rencontres guyanaises dans la capitale, l’impulsion donnée par Roger Jadfar alias Rogers, disparu depuis ; il lui reste aussi l’inspiration qu’il puise du prince du reggae, Denis Brown, et la force des collectifs de MCs guyanais qui travaillent avec lui à Paris. Black tunes est non seulement un label, mais réunit les artistes de Damaniak, JPMS ainsi que son premier groupe URS : Universal Revolution Soldiers. La revendication est partie constituante du personnage. Genobri revient vers ses racines, 20 ans après son départ, pour la production de son deuxième album solo et reggae. Just for you laissait présager l’an dernier une place de choix et une grande visibilité sur la scène guyanaise pour cet artiste engagé. Les dates de première partie s’enchaînent depuis un an : Jah Youth, Don Carlos, Richie Spice, U-Roy, Fantah Mojah, Bushman, Gypsian.
Génobri est la voix du démuni, du peuple faible et soumis malgré lui. Il dénonce l’injustice et la corruption d’un système tenu par quelques mains intelligentes, et les conflits sous jacents d’une société multiraciale qui doit encore apprendre le respect de l’autre. Issu du métissage saramaka et créole guyanais, il revendique ses origines plurielles et offre un regard métisse sur les festivités carnavalesques qui ne semblent toujours pas intégrer toutes les communautés sur un pied d’égalité.
Le deux titres présente deux faces : le premier extrait O.P. le dit prêt à entrer dans la fête ‘diabolique’ carnavalesque. Celle censée exulter les différences et qui les exacerbe, celle qui se veut festive et égalitaire, et qui exclue et stigmatise les negs-marrons. Même dans la misère, on trouve l’énergie de participer à la fête. Les noirs-marrons doivent être acceptés comme identité guyanaise au même titre que les créoles ; Génobri dénonce l’injustice de ce constat d’exclusion : « j’ai entendu trop d’insultes racistes envers les bonis, vu trop de conflits raciaux lors du carnaval ». Musique festive et carnavalesque de trinidad, c’est sur de la socca que Génobri chante un carnaval qui divise au lieu de rassembler : « je ne comprends pas pourquoi nous les guyanais nous réagissons comme ça ».
Le deuxième titre Diaspora jump up vient rééquilibrer la balance. Le message est celui d’un appel au rassemblement du peuple noir, tous de même origine africaine. Loin des conflits inter-raciaux, l’artiste se plait à espérer une alliance fraternelle oubliant les tons de couleurs pour revendiquer une voix commune contre le pouvoir en place, contre ce système qui maintient le petit dans sa condition de démuni.
Flow unique où foi et voix groovent, l’autodidacte donne son énergie musicale en force. Sa particularité ? « Il arrive à mélanger chanté et toasté, donnant de la force au chant et de la mélodie au toast » explique Selecta T. Langue libre et déliée, Génobri balance son flow (un des titres de l’album Marwina) avec une violence contrôlée, ouverte et paradoxalement généreuse. Les langues se mêlent. Du créole, du sranang-tongo, du français, de l’anglais avec huit invités de choix pour des duos polyglottes. On retrouve Wimpa Man, Koloni, King Mo, Maitre Kalondji, Scandalyse, little African et Bongo-I-Key sur un style mêlant reggae et dance-hall avec aisance. Une oeuvre représentative de la diversité culturelle et artistique Saint-Laurentaise. L’album se veut dédié au ghetto, au peuple opprimé resté fier malgré tout, il parle du clan, de l’amitié, dans une société identitaire où il faut savoir qui on est et quelle place prendre : « Je ne retourne jamais ma veste » conclue-t-il.
On retrouvera Génobri en live
sur la scène des pointures jamaïcaines Beres Hammond et Buju Banton le 10 Mars au suriname. Il aura une pensée particulière pour Nico Raymond et sa famille.
CD en vente : Cayenne Musik Musik. Saint Laurent sur le marché. Contact : Selecta T 0694 46 54 72
Le deux titres présente deux faces : le premier extrait O.P. le dit prêt à entrer dans la fête ‘diabolique’ carnavalesque. Celle censée exulter les différences et qui les exacerbe, celle qui se veut festive et égalitaire, et qui exclue et stigmatise les negs-marrons. Même dans la misère, on trouve l’énergie de participer à la fête. Les noirs-marrons doivent être acceptés comme identité guyanaise au même titre que les créoles ; Génobri dénonce l’injustice de ce constat d’exclusion : « j’ai entendu trop d’insultes racistes envers les bonis, vu trop de conflits raciaux lors du carnaval ». Musique festive et carnavalesque de trinidad, c’est sur de la socca que Génobri chante un carnaval qui divise au lieu de rassembler : « je ne comprends pas pourquoi nous les guyanais nous réagissons comme ça ».
Le deuxième titre Diaspora jump up vient rééquilibrer la balance. Le message est celui d’un appel au rassemblement du peuple noir, tous de même origine africaine. Loin des conflits inter-raciaux, l’artiste se plait à espérer une alliance fraternelle oubliant les tons de couleurs pour revendiquer une voix commune contre le pouvoir en place, contre ce système qui maintient le petit dans sa condition de démuni.
Flow unique où foi et voix groovent, l’autodidacte donne son énergie musicale en force. Sa particularité ? « Il arrive à mélanger chanté et toasté, donnant de la force au chant et de la mélodie au toast » explique Selecta T. Langue libre et déliée, Génobri balance son flow (un des titres de l’album Marwina) avec une violence contrôlée, ouverte et paradoxalement généreuse. Les langues se mêlent. Du créole, du sranang-tongo, du français, de l’anglais avec huit invités de choix pour des duos polyglottes. On retrouve Wimpa Man, Koloni, King Mo, Maitre Kalondji, Scandalyse, little African et Bongo-I-Key sur un style mêlant reggae et dance-hall avec aisance. Une oeuvre représentative de la diversité culturelle et artistique Saint-Laurentaise. L’album se veut dédié au ghetto, au peuple opprimé resté fier malgré tout, il parle du clan, de l’amitié, dans une société identitaire où il faut savoir qui on est et quelle place prendre : « Je ne retourne jamais ma veste » conclue-t-il.
On retrouvera Génobri en live
sur la scène des pointures jamaïcaines Beres Hammond et Buju Banton le 10 Mars au suriname. Il aura une pensée particulière pour Nico Raymond et sa famille.
CD en vente : Cayenne Musik Musik. Saint Laurent sur le marché. Contact : Selecta T 0694 46 54 72