Elle se désole aujourd’hui de n’avoir pas vu transiter la moindre ombre d’un transport en commun ; encore moins celle d’un passager.
Pourtant elle est fonctionnelle notre gare routière. Apparemment semble t-il.
Les usagers (les exploitants des moyens de transport en commun) la boudent désespérément. L’emplacement choisi n’est pas fonctionnel, déclarent t-ils. Mais il l’était sans doute, pour les experts péremptoires des bureaux d’étude.
Notre gare a donc été supplantée par l’attractif Platabroki situé sur les bords du Maroni, en territoire surinamo-guyanais.
Elle se console, faute de mieux, d’abriter dans son enceinte, des concours de ramages qu’organisent périodiquement les éleveurs (ou dresseurs) de picolettes.
Des médisants l’ont alors surnommée : « la gare aux picolettes ». Les mêmes médisants, regrettant que ce lieu ne serve qu’à recevoir des concours de chants d’oiseaux, de persifler : on avance à grands pas de maskilili.
Ce n’est pas si mal, rétorquent les optimistes. C’est mieux que de ne pas avancer du tout ! Ainsi soit-il.
Arsène BOUYER D’ANGOMA