
Il sera finalement en Guyane pour le premier tour des élections régionales. Vendredi dernier, Léon Bertrand, candidat sur la liste de Roger Arel, a été remis en liberté à l'issue de trois mois de détention provisoire. Même décision pour les trois autres accusés détenus. « La détention provisoire n'est plus nécessaire en l'état pour le bon déroulement du dossier » , a indiqué Thierry Rolland, le juge d'instruction chargé de l'affaire, dans sa décision.
Le maire de Saint-Laurent, Augustin ToSah-Be-Nza, son directeur général des services à la Communauté de communes de l'ouest guyanais, Richard Cheung-A-Long, son ex-directeur de cabinet et Guy Le Navennec, directeur de la Société d'économie mixte de l'ouest guyanais (Senog), sont désormais libres, mais sous contrôle judiciaire. Tous doivent observer un certain nombre d'obligations. Avant le 15 avril, chacun d'eux est notamment astreint au paiement d'une caution de 100 000 euros.
Même si la confrontation générale entre eux et quatre autres mis en examen s'est déroulée ce lundi, le juge a ordonné que les quatre principaux protagonistes supposés de ce dossier n'entrent pas en contact les uns avec les autres. Ils ont aussi interdiction d'exercer une activité professionnelle en lien avec la CCOG, la Senog et la mairie de Saint-Laurent.
Le maire de Saint-Laurent, Augustin ToSah-Be-Nza, son directeur général des services à la Communauté de communes de l'ouest guyanais, Richard Cheung-A-Long, son ex-directeur de cabinet et Guy Le Navennec, directeur de la Société d'économie mixte de l'ouest guyanais (Senog), sont désormais libres, mais sous contrôle judiciaire. Tous doivent observer un certain nombre d'obligations. Avant le 15 avril, chacun d'eux est notamment astreint au paiement d'une caution de 100 000 euros.
Même si la confrontation générale entre eux et quatre autres mis en examen s'est déroulée ce lundi, le juge a ordonné que les quatre principaux protagonistes supposés de ce dossier n'entrent pas en contact les uns avec les autres. Ils ont aussi interdiction d'exercer une activité professionnelle en lien avec la CCOG, la Senog et la mairie de Saint-Laurent.
Léon Bertrand retrouve ses mandats électifs
Nuance importante pourtant : dès son retour en Guyane, Léon Bertrand va retrouver son poste à la mairie, puisqu'un magistrat n'a pas le pouvoir d'enlever ses mandats électifs à un élu. « Il n'en a jamais été déchu » , rappelle Philippe Sénart, l'un de ses trois avocats. « Après cette parenthèse extrêmement délicate pour lui compte tenu d'une détention provisoire assez longue, il reprend sa vie publique au service de la Guyane » . Pour l'instant en revanche, l'ancien secrétaire d'État au Tourisme de Chirac ne peut toujours pas exercer son mandat de président de la CCOG.
Sur les obligations assorties au contrôle judiciaire, Me Sénart estime que la justice suit la même logique que depuis le début des mises en examen. « Comme la détention provisoire, elles ont vocation à éviter un certain nombre de pressions que Léon Bertrand n'a jamais exercées et n'a jamais eu envie d'exercer » .
« Y avait-il une nécessité absolue de mettre en détention ? » , s'interroge Philippe Edmond-Mariette, avocat de Guy Le Navennec. « Il faut se réjouir de la décision d'aujourd'hui car nous n'en sommes qu'au stade du pré-jugement. L'instruction n'est pas close, il conviendra que nous nous battions. Le magistrat instructeur ne partage pas notre approche de la vérité » .
La justice soupçonne en effet l'existence de marchés publics frauduleux passés pour le compte de la mairie de Saint-Laurent, de la CCOG et de la Senog. Les différents protagonistes supposés de ce dossier sont diversement poursuivis pour « prise illégale d'intérêt, favoritisme, corruption passive et active ainsi que faux et usage de faux » dans le cadre d'une information judiciaire « contre X » ouverte le 5 juin dernier à Fort-de-France. L'enquête se poursuit.
Sur les obligations assorties au contrôle judiciaire, Me Sénart estime que la justice suit la même logique que depuis le début des mises en examen. « Comme la détention provisoire, elles ont vocation à éviter un certain nombre de pressions que Léon Bertrand n'a jamais exercées et n'a jamais eu envie d'exercer » .
« Y avait-il une nécessité absolue de mettre en détention ? » , s'interroge Philippe Edmond-Mariette, avocat de Guy Le Navennec. « Il faut se réjouir de la décision d'aujourd'hui car nous n'en sommes qu'au stade du pré-jugement. L'instruction n'est pas close, il conviendra que nous nous battions. Le magistrat instructeur ne partage pas notre approche de la vérité » .
La justice soupçonne en effet l'existence de marchés publics frauduleux passés pour le compte de la mairie de Saint-Laurent, de la CCOG et de la Senog. Les différents protagonistes supposés de ce dossier sont diversement poursuivis pour « prise illégale d'intérêt, favoritisme, corruption passive et active ainsi que faux et usage de faux » dans le cadre d'une information judiciaire « contre X » ouverte le 5 juin dernier à Fort-de-France. L'enquête se poursuit.
Me Philippe Sénart : « Son incarcération, une parenthèse délicate »
« Aujourd'hui, c'est une réaction évidemment pleine de satisfaction à l'annonce de cette remise en liberté. Elle était attendue depuis la confrontation du début de semaine. Je crois que cela a été un moment clé et une avancée forte à partir du moment où nous avons pu avoir cette confrontation entre l'ensemble des protagonistes.
Léon Bertrand a été placé en détention provisoire en novembre dernier par mesure de précaution. Le juge avait décidé de son incarcération provisoire afin que ce dossier puisse avancer en évitant tout risque de pression sur les mis en examen. C'était la raison essentielle. Dès lors qu'ils se sont tous expliqués, il n'y avait plus de raison de le maintenir au centre pénitentiaire de Ducos.
Aujourd'hui, remis en liberté, il va pouvoir reprendre tous ces mandats politiques électifs, il n'en a d'ailleurs jamais été déchu et va reprendre sa vie publique au service de la Guyane, qu'il peut rejoindre dès à présent. Concrètement, il peut dès demain exercer ses fonctions de maires. Son incarcération a été une parenthèse délicate compte tenu de la longueur de la détention.
Sa libération est assortie d'un contrôle judiciaire et d'un certain nombre d'obligations. Il a en outre interdiction d'exercer ses mandats à la CCOG et à la Senog. Ce point précis sera soumis à discussion par la suite. Il a aussi obligation de payer une caution, interdiction de quitter le territoire national et d'entrer en contact avec les autres mis en examen.
La justice est toujours dans cet esprit d'éviter qu'il n'effectue un certain nombre de pressions, pressions que, je le rappelle, Léon Bertrand n'a jamais exercées et surtout, n'a jamais eu l'intention d'exercer. »
Léon Bertrand a été placé en détention provisoire en novembre dernier par mesure de précaution. Le juge avait décidé de son incarcération provisoire afin que ce dossier puisse avancer en évitant tout risque de pression sur les mis en examen. C'était la raison essentielle. Dès lors qu'ils se sont tous expliqués, il n'y avait plus de raison de le maintenir au centre pénitentiaire de Ducos.
Aujourd'hui, remis en liberté, il va pouvoir reprendre tous ces mandats politiques électifs, il n'en a d'ailleurs jamais été déchu et va reprendre sa vie publique au service de la Guyane, qu'il peut rejoindre dès à présent. Concrètement, il peut dès demain exercer ses fonctions de maires. Son incarcération a été une parenthèse délicate compte tenu de la longueur de la détention.
Sa libération est assortie d'un contrôle judiciaire et d'un certain nombre d'obligations. Il a en outre interdiction d'exercer ses mandats à la CCOG et à la Senog. Ce point précis sera soumis à discussion par la suite. Il a aussi obligation de payer une caution, interdiction de quitter le territoire national et d'entrer en contact avec les autres mis en examen.
La justice est toujours dans cet esprit d'éviter qu'il n'effectue un certain nombre de pressions, pressions que, je le rappelle, Léon Bertrand n'a jamais exercées et surtout, n'a jamais eu l'intention d'exercer. »
Bertrand : « Sillonner la Guyane dès lundi »
Remis en liberté hier en début d'après-midi, Léon Bertrand a accordé un entretien à nos confrères de RFO Martinique. Naturellement éprouvé par ses trois mois de détention provisoire à Ducos, le maire de Saint-Laurent et candidat aux élections régionales a évoqué la liste de Roger Arel, sur laquelle il figure en troisième position et espère « dès lundi, sillonner la Guyane » , a-t-il lancé, optimiste. Dès hier soir, l'ancien secrétaire d'État au Tourisme de Jacques Chirac a tenu à s'adresser par téléphone à la population du quartier de la Charbonnière, à Saint-Laurent, où se déroulait un meeting de sa liste.
Plus tôt dans la journée, à sa sortie de maison d'arrêt, le président de la Communauté de communes de l'ouest guyanais a souhaité s'exprimer sur trois points. « Sur le plan judiciaire, j'ai conscience d'avoir subi un traitement particulier, a-t-il indiqué. Je connais des politiques poursuivis dans des affaires qui n'ont pas eu à subir une telle période de détention. J'irai jusqu'au bout pour que la vérité puisse éclater au grand jour. »
Au sujet de la campagne pour les élections régionales, Léon Bertrand s'est montré déterminé : « Je suis comme le roseau, je ne casse pas. Il est dommage que je n'ai pas eu le temps de faire campagne. » Enfin, sur un plan personnel, le maire de Saint-Laurent a glissé : « Je remercie Dieu d'être là, en liberté. Je remercie mes parents, mes amis, surtout à Saint-Laurent du Maroni. Et bien sûr mon épouse, qui a fait tous ces kilomètres pour être à mes côtés. »
Plus tôt dans la journée, à sa sortie de maison d'arrêt, le président de la Communauté de communes de l'ouest guyanais a souhaité s'exprimer sur trois points. « Sur le plan judiciaire, j'ai conscience d'avoir subi un traitement particulier, a-t-il indiqué. Je connais des politiques poursuivis dans des affaires qui n'ont pas eu à subir une telle période de détention. J'irai jusqu'au bout pour que la vérité puisse éclater au grand jour. »
Au sujet de la campagne pour les élections régionales, Léon Bertrand s'est montré déterminé : « Je suis comme le roseau, je ne casse pas. Il est dommage que je n'ai pas eu le temps de faire campagne. » Enfin, sur un plan personnel, le maire de Saint-Laurent a glissé : « Je remercie Dieu d'être là, en liberté. Je remercie mes parents, mes amis, surtout à Saint-Laurent du Maroni. Et bien sûr mon épouse, qui a fait tous ces kilomètres pour être à mes côtés. »
To-Sah-Be-Nza : « Soulagé »
Le directeur général des services de la Communauté de communes de l'ouest guyanais, Augustin To-Sah-Be-Nza, a livré quelques mots à nos confrères de RFO Martinique à sa sortie de maison d'arrêt. « Je suis soulagé de retrouver ma famille, qui me manque » , a-t-il déclaré. Est-il le cerveau de l'affaire ? Il réplique : « Tout ça c'est faux. Il y a le secret de l'instruction, je ne peux rien dire là-dessus. »
En revanche, ni Richard Cheung-A-Long, bras droit de Léon Bertrand, ni Guy Le Navennec, directeur de la Senog, n'ont souhaité s'exprimer à leur sortie de prison.
En revanche, ni Richard Cheung-A-Long, bras droit de Léon Bertrand, ni Guy Le Navennec, directeur de la Senog, n'ont souhaité s'exprimer à leur sortie de prison.