Je suis née il y a une cinquantaine d’années à Saint-Laurent du Maroni. Je suis divorcée et j’ai trois enfants.
Quelle profession exercez-vous ?
Je travaille dans le milieu hospitalier à St-Laurent.
Vous rentrez juste d’un voyage en France, pouvez-vous nous en parler ?
Sur le Net, j’ai découvert « Les 24 heures de Chabris ». J’ai donc contacté les dirigeants pour y participer, et j’ai fait les 24h le 6 et le 7 novembre 2004. Il s’agit d’une compétition de pistolet à 10 mètres, à plomb c’est-à-dire du 4/5; on tire du samedi 9h au dimanche 9h, donc pendant 24 heures.
C’était la première fois que j’y participais et cela s’est bien passé, j’ai terminé première dans la catégorie des plus de quarante ans. Pour moi, ça a été un test et je crois que les guyanais devraient se mettre à faire les 24h parce que c’est quelque chose de vraiment intéressant.
Je suis arrivée au tir en 92, et j’en ai réellement fait à partir de 93. Cela m’a plu et je suis partie pour la première fois pour les championnats de France d’hiver de 10 mètres en 1994 et j’ai continué jusqu’à maintenant… C’est vrai que j’ai été très malade et j’ai dû un peu abandonner les stands de tir dans les années 2000, 2001 et 2002 mais maintenant je reviens très en forme et j’en suis très contente.
Combien de temps consacrez-vous à cette pratique ?
Actuellement je suis dans un service de nuit, donc je m’entraîne mieux qu’avant, je m’entraîne très précisément 10 heures par semaine. Je crois que c’est le meilleur temps d’entraînement pour arriver à mon niveau actuel, mon meilleur niveau.
Quel est le rythme des compétitions ?
Ici, nous n’avons pas assez de compétitions, nous en avons une par mois. C’est à cause de l’éloignement des communes, sinon cela nous ferait trop de kilomètres à faire. Personnellement, je me consacre également à quatre compétitions extérieures à la Guyane.
Quel est votre palmarès ?
J’ai été Championne de Guyane de 1996 à 1999, et j’ai eu un bon classement au niveau des Caraïbes. Actuellement je ne suis plus Championne de Guyane parce que je ne participe pas à toutes les compétitions : en fait, je gère les compétitions et je crois que je suis actuellement la meilleure à l’extérieur de Guyane.
Je pratique la pétanque, qui demande les mêmes qualités que le tir, c’est-à-dire la concentration et l’adresse.
Des sports plutôt individuels, n’avez-vous jamais été tentée par des sports collectifs ?
J’ai joué au basket de 1965 à 1986, j’ai joué au club de Levallois-Perret, un grand club de métropole et nous avons remporté le titre de Championnes de France en 1971.
Que vous apporte le sport ?
L’épanouissement ! Je pense que quand on fait du sport on s’épanouit. Au niveau du tir et de la pétanque, on apprend l’adresse et la concentration surtout, je suis vraiment bien quand je fais du sport.
Entre vos obligations professionnelles et vos activités sportives, avez-vous le temps de faire autre chose ?
Oui bien sûr, j’ai le temps de faire autre chose ! J’aime beaucoup la musique et je lis énormément.
Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui aurait 16 ans aujourd’hui ?
C’est vrai que je suis peut-être un peu chauvine mais je crois qu’à St-Laurent il y a un potentiel important de sportifs. Il faudrait que les jeunes qui aiment le sport pratiquent un sport bien précis mais s’y donnent à fond, et je suis sûre qu’ils auront la réussite.