Mais le sait-on ? Il a fallu attendre :
- Cinquante-deux ans après la prise de la Bastille pour que la première loi sociale du 22 mars 1841 fixe à huit ans l’âge d’admission des enfants dans les usines, leur interdisant les travaux de nuit ou jugés dangereux. Mais de douze à treize ans on était toujours apte à travailler soixante douze heures par semaine.
- Quatre-vingt-quinze ans pour que la loi du 21 mars 1884 autorise la liberté d’association (naissance du syndicat).
- Cent vingt et un ans pour la rédaction d’un code du travail.
- Cent vingt-trois ans pour que la loi décrète un repos hebdomadaire.
- Cent trente ans pour que la journée de travail soit fixée à huit heures sur six jours.
- Cent trente-neuf ans pour que les assurances sociales voient le jour.
- Cent quarante-sept ans pour les congés payés.
- Cent cinquante-six ans pour la création des comités d’entreprise.
- Cent soixante-dix-neuf ans pour les sections syndicales d’entreprise. Grâce à quoi ? A la générosité patronale ? Au libératisme éclairé, le cœur sur la main ? Au capitalisme humanisé ? A la concurrence contrôlée ? Endiguée ? Devinez !
Mai nous le savons : deux cent seize ans après la prise de la Bastille, l’économie de marché, support du grand capital, de quoi a t-elle accouché ?
De gros renards insatiables (plus égaux que d’autres) dans les poulaillers des victimes du profit.
Ô l’Incorruptible, toi qui fis couler tant de sang au nom de la démocratie sociale : tes mânes ? !