Proche d’un contexte naturel forestier peuplé par des créatures imaginaires, l'étude du personnage du maskilili dans les contes et légendes permet de répondre à des questions sur le patrimoine oral guyanais (qu’est-ce que le maskilili ?) et de découvrir des correspondances brésiliennes (qu’est-ce que le curupira ?) Il en ressort que la paternité de la légende du maskilili n’est pas établie et très controversée, en raison de la pauvreté des archives écrites et de la disparition inéluctable de nos gangans. Le maskilili serait le fruit d’un brassage culturel lié à « une communauté de destin » ou d’appropriations de divers groupes humains. Il y a plusieurs populations guyanaises donc plusieurs langues, mais nous ne savons dans quelles langues initiales est apparu le terme « maskilili ». Par opposition, il est acquis que le curupira est un personnage amérindien. Les ouvrages publiés par Luís da Câmara Cascudo (folkloriste brésilien) ) ne laissent pas subsister de doutes quant à l’origine de la légende du curupira. Celui-ci atteste que José de Anchieta, dans une lettre en date du 30 mai 1560 (São Vicente) faisait part de son étonnement face à la grande peur que suscitait le curupira dans les nations amérindiennes (Tupi) qu’il a rencontrées. Le terme « curupira » ne serait pas recensé dans les communautés amérindiennes de Guyane. De même, le terme « maskilili » ne serait pas présent dans les nations amérindiennes du Brésil. Il existe deux termes pour désigner une entité populaire aux mêmes traits physiques et morales. Nous pourrions croire en l’évolution d’un personnage ou en la migration et l’adaptation du curupira ou du maskilili dans leurs territoires respectifs (Guyane ou Brésil). Les images suscitées par ces entités surnaturelles de nos jours montre que la vision initiale des personnages a évolué, le caractère maléfique semble s’être atténué au profit de connotations ordinaires et dénuées d’effroi. On retrouve des appellations banales du curupira ou du maskilili (associations, entreprises, chansons, proverbes) à suivre...