J’ai 31 ans et j’ai trois enfants. Je suis chanteur dans Energy Crew et je suis médiateur avec AEM (Association pour l'Exportation de la Musique). Je suis aussi programmateur et compositeur.
Parle-nous de ton histoire avec la musique…
J’ai commencé à chanter tout petit à l’école au Suriname. A 15 ans, je suis entré dans un groupe, Morad Combo, et j’ai participé à un concours de chant où j’ai eu la deuxième place.
Comme j’étais seul là-bas, à 18 ans je suis venu en Guyane rejoindre mes parents. C’est là que j’ai rencontré Stéphane qui était dans un groupe au Village Chinois et j’ai commencé à jouer avec eux. C’est à ce moment que j’ai commencé à faire du reggae et du ragga parce qu’avant, au Suriname, j’étais plutôt dans la soul et le Rn’B. On s’est d’abord appelé New Star et après deux ans on a pris deux autres gars dans le groupe et on a changé notre nom en Energy Crew, parce qu’il y avait plus d’énergie dans le groupe dans la façon de chanter, avec plusieurs voix différentes.
Pas tout à fait, parce qu’à l’époque de la création du groupe, je n’étais pas là. J’avais été malade à un moment et je voulais arrêter la musique. Mais Daddy Happy était entré dans New Star et est venu me voir. C’est lui qui m’a dit : « Ramon, je suis dans le groupe maintenant, il ne faut pas laisser tomber la musique. Viens, on va faire de la musique ensemble ! ». Alors on a commencé à répéter ensemble et les autres ont pensé à changer le nom du groupe, c’est comme ça qu’Energy Crew est né. Tout cela remonte à environ 8 ou 9 ans.
Décris-nous ton parcours avec le groupe.
Depuis que je suis avec Energy, on a fait plusieurs voyages. On est parti en Finlande, en Hongrie, en Autriche… on est allé à Paris aussi, à St-Brieuc, au Festival des musiques métisses à Angoulême. On a fait beaucoup de choses, on a même enregistré en studio en Finlande, on a fait des échanges, vraiment beaucoup de choses !
Quel est ton meilleur souvenir avec Energy Crew ?
Pour moi, c’est la tournée de l’année dernière, on a passé un mois en métropole. Un voyage en bus, on a vu le pays, la mer, c’était vraiment super !
Elle m’a permis de connaître beaucoup de gens, beaucoup de musiciens. Par exemple, avec un saxophoniste qui était là cette année, on s’est vu à Marseille l’année dernière. En Hongrie, on a rencontré des musiciens, en Finlande on était avec le groupe Omar qui était venu pour les Transamazoniennes 2002. Oui, on a vraiment vécu beaucoup de choses avec les artistes en Guyane et à l’extérieur.
Peux-tu vivre de la musique aujourd’hui ?
Avec Energy, si on continue de jouer sur des scènes internationales comme on le fait actuellement, je pense qu’à ce moment là, on pourra vivre de notre musique. En ce moment, en Guyane, on est payé à chaque prestation et même si ce n’est pas beaucoup, on arrive à peu près à en vivre car la vie n’est pas vraiment dure ici.
Combien d’albums avez-vous sortis avec le groupe ?
Notre premier album, qui n’était pas international, est sorti en 1999, ensuite le deuxième « Two thousand and one » en 2001. On a enregistré un single en Finlande, mais il n’est pas encore sorti et là on vient de sortir un spécial Trans qui est vraiment pas mal, lui aussi
Quels sont tes projets professionnels ?
Je pense à monter un studio, pas seulement pour le groupe mais aussi pour aider les jeunes qui commencent dans la musique à St-Laurent, parce qu’il y a vraiment pas mal de jeunes qui chantent bien ici. J’ai un projet qui devrait sortir pour Noël, avec quatre jeunes de St-Laurent.
Quelles sont tes autres occupations en dehors de la musique ?
A part la musique, je bosse avec AEM. Je fais des mix pour tous les petits concerts que fait l’association, on organise aussi parfois des soirées. Le 1er décembre on doit travailler avec Aides Guyane pour la Journée du Sida.
Qu’est-ce que tu souhaiterais pour le développement de la musique à St-Laurent ?
J’aimerais que toutes les personnes de St-Laurent qui sont dans la musique continuent. Pour que si demain Energy Crew n’existe plus, il y ait d’autres groupes de St-Laurent pour montrer qu’ici on est bon, qu’on est vraiment dans la musique, qu’on a du talent !